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Revalorisation des retraites : une question d’équilibre

En septembre dernier, comme chaque année, la Cavec a fixé les valeurs d’achat et de versement du point de retraite complémentaire, applicables depuis le 1er janvier 2022. Un exercice de haute précision, visant à garantir l’équilibre technique du régime à court, moyen et long terme. Explications.

Réunie en conseil d’administration, le 29 septembre 2021, la Cavec a établi les nouvelles valorisations de son point de retraite. Depuis le 1er janvier 2022, la valeur de versement du point – servant au calcul de la future pension complémentaire(1) – s’élève à 1,2 €, contre 1,186 € en 2021, soit une progression de 1,2 %. Quant à la valeur d’achat – servant au calcul des cotisations – elle est portée à 13,95 €, contre 13,61 € en 2021, soit une augmentation de 2,5 %.

« Les départs massifs à la retraite de la génération des baby-boomers, jusqu’en 2030, entraînent pour tous les régimes un déséquilibre entre versement des pensions et perception des cotisations. Nous devons, pendant cette période, partager un effort de rigueur, entre cotisants et retraités, afin de conserver la qualité et la pérennité de notre retraite complémentaire, l’une des plus favorables et des mieux provisionnées de la place », analyse Frédéric Rogier, le président de la Cavec.

Maintenu à son maximum en 2020 et 2021, pour parer à d’éventuels effets de la crise sanitaire sur les revenus de la profession, le taux de rendement technique – rapport entre la valeur de versement et d’achat du point – atteint 8,6 % en 2022, contre 8,71 % en 2021 avec un âge de départ en retraite de 65 ans. Il signifie qu’un affilié de la Cavec récupère l’intégralité des cotisations versées pendant sa carrière en un peu moins de 12 ans de retraite.

En valeur absolue, ce rendement fait de la Cavec le deuxième régime complémentaire le plus bénéfique pour ses affiliés (1). À titre de comparaison, la Cipav affiche un taux de 6,50 % en 2021, et l’Agirc-Arrco, pour les salariés du privé, une performance de 5,81 % en 2019(2).

« Dans une phase de papy-boom obligeant tous les régimes à se restreindre, nous resterons largement en tête des rendements, avec un taux cible de 7,96 % en 2033. Nous avons toujours pour boussole la quête du meilleur équilibre entre la qualité des prestations servies aujourd’hui et la préservation du même niveau de garantie pour les générations futures », rappelle Frédéric Rogier.

Une gestion prévoyante

En vertu de cette prévoyance, les réserves de la Cavec ont été multipliées par 12 en 30 ans, pour dépasser les 2 milliards d’euros et produire chaque année, en moyenne, plus de 60 millions € de produits financiers au service des futurs retraités.

« Nous avons en réserve l’équivalent de 10 ans de prestations, contre 6 à 8 mois pour l’Agirc-Arrco. Autrement dit, même si demain nous ne percevions plus aucune cotisation, nous pourrions encore payer les pensions pendant une décennie », précise Fréderic Rogier.

Pour piloter cet équilibre au plus juste, entre présent et avenir, la Cavec s’appuie sur une évaluation minutieuse des caractéristiques et dynamiques de la profession. Le Conseil d’administration règle la valeur du point sur la base d’une étude actuarielle – dite EIRSIP – qui passe au crible l’ensemble des paramètres susceptibles d’influer sur le montant des cotisations perçues et des retraites versées.

Au-delà des incontournables marqueurs démographiques – table de mortalité, pyramide des âges et renouvellement des générations –, la commission Prospective de la Cavec et les actuaires mandatés décortiquent toutes les composantes sociales, sociétales et économiques du métier. Distribution des statuts entre libéral et salarié, évolution des rémunérations, féminisation, innovations législatives et réglementaires impactant l’activité… Rien n’échappe aux grilles d’analyse des équipes en charge de la prévision.

« C’est l’avantage d’un régime de retraite administré par des experts-comptables et des commissaires aux comptes, pour les experts-comptables et les commissaires aux comptes : nous appréhendons de l’intérieur les sous-jacents de notre profession et pouvons ainsi réaliser des projections assez précises… Mieux que ne le ferait un régime universel, inévitablement gouverné de loin et dans les grandes masses », souligne Frédéric Rogier.

L’enjeu est trop important pour laisser la moindre place à l’approximation : garantir aujourd’hui, demain et après-demain une retraite de haut niveau. Autant que confraternelle, la solidarité en mode Cavec est intergénérationnelle.

(1) Taux de rendement technique des caisses de retraite des professions libérales, en 2021, par ordre décroissant : CARPIMKO (9,27 %), CAVEC (8,71 %), CARPV (7,34 %), CPRN section B (6,87 %), CIPAV (6,50 %), CAVOM (6,12 %) CARCDSF (5,99 %), CAVAMAC (5,04 %).

(2) Source : Spac Actuaires, valeur du point au 01/01/2019, pour une retraite à 62 ans.