À la Cavec, ce sont des experts-comptables et commissaires aux comptes élus qui président à toutes les décisions stratégiques. Bien plus qu’un engagement formel, leur mission s’exerce au cœur de multiples instances, entre conseil d’administration, bureau et commissions spécialisées. Plongée dans les rouages de cette gouvernance professionnelle avec deux administratrices engagées, Florence Hauducœur et Nicole Calvinhac.
Une gouvernance par les pairs, pour les pairs
« Nos élus sont aussi représentatifs que possible de la population des experts-comptables et des commissaires aux comptes c’est-à-dire qu’il y a des femmes et des hommes – peu de femmes encore néanmoins ! –, que quelques-uns sont salariés, d’autres TNS, que certains sont syndiqués, d’autres encore sont retraités. Enfin, les administrateurs élus viennent de toute la France », explique tout d’abord Florence Hauducœur, associée d’un cabinet de conseil et administratrice de la Cavec depuis 2019.
Les membres du conseil d’administration (20 titulaires et 20 suppléants) sont élus tous les 6 ans par les affiliés et les instances représentatives de la profession. « Autant que possible, nous essayons de nous présenter aux élections en binôme avec notre suppléant », détaille Florence Hauducœur. Ce conseil d’administration se réunit une fois par mois ou tous les deux mois, avec un rythme moyen de 10 réunions par an. À noter : chaque décision prise est ensuite soumise à validation de la tutelle, ce qui peut parfois ralentir l’application de certaines décisions. « Lors d’un conseil d’administration, nous abordons toutes les actualités de la Cavec et de son environnement et procédons à tous les arbitrages utiles au pilotage de la caisse, détaille Florence Hauducœur. Pour cela, nous sommes aidés par les services gestionnaires de la Cavec, qui nous présentent régulièrement leurs rapports, ainsi que par les travaux des commissions thématiques – la Cavec en compte une dizaine. »
Commissions : le cœur du travail d’analyse
Car en effet, une fois élus, les administrateurs et leurs suppléants s’impliquent aussi dans différentes commissions de travail. « Je suis pour ma part membre de 5 commissions et préside l’une d’entre elles, qui est la commission Prospective, explique Nicole Calvinhac, administratrice de la Cavec depuis 2013 – 6 ans en tant que suppléante et 6 ans en tant que titulaire. « De mon côté, je suis membre de 3 commissions et préside le comité de pilotage des SCI Cavec, relative aux placements immobiliers de la caisse », poursuit Florence Hauducœur.
Certaines commissions sont statutaires, comme la commission Prospective, d’autres peuvent être créées à la main du conseil d’administration en fonction de l’actualité et des besoins, comme la commission Réforme. Leur rôle est fondamental, car c’est là qu’est mené un travail de collecte et d’analyse d’informations indispensable au conseil d’administration pour prendre ses décisions. Ainsi, « pour aider le conseil d’administration à fixer chaque année la valeur du point cotisé et du point servi, la commission prospective est en charge de mener un travail de fond sur la démographie de la profession, accompagnée par des actuaires qui mettent chaque année à jour leurs projections, indique Nicole Calvinhac. Cela nous assure de mener un travail extrêmement fin et essentiel pour veiller à préserver l’équilibre de notre régime sur le long terme. »
Un rythme défini par chacun selon ses besoins
Il n’y a pas forcément de rythme fixe de rendez-vous pour l’ensemble des commissions. Certains sujets sont de long terme, comme la prospective, quand d’autres nécessitent de fréquentes rencontres. En 2024, par exemple, la commission des placements s’est réunie 13 fois pour arbitrer sur les différents placements mobiliers. « Sur les sujets financiers les choses bougent très rapidement. La nature de nos investissements mobiliers est très cadrée par le code de la Sécurité sociale mais le conseil d’administration a tout de même de nombreux arbitrages à effectuer. Les placements de la Cavec représentent 2 milliards d’euros, c’est une très grande responsabilité, d’autant qu’il s’agit de placements de long terme. Ce qui nous guide, c’est vraiment de laisser une caisse au moins en aussi bonne santé que celle que nos prédécesseurs nous ont laissée, affirme Florence Hauducœur. Si l’on se penche sur les investissements immobiliers, ceux qui ont été réalisés dans le passé se sont révélés être de très bons choix, poursuit-elle. Aujourd’hui, notre mission en tant que gestionnaire de ce patrimoine est que les immeubles conservent leur valeur dans le temps, en procédant notamment à des travaux de modernisation qui collent aux attentes du marché et également aux réglementations qui évoluent. »
Quant au bureau, où siège Florence Hauducoeur et dont Nicole Calvinhac est membre invité, sa vocation est de préparer l’ordre du jour de chaque conseil d’administration, en déterminant les priorités à traiter. Cet organe se réunit donc au moins autant de fois que le conseil d’administration.
Un engagement fort… et passionné
Être administrateur, est-ce un engagement exigeant ? « L’investissement dans les commissions, le bureau et le conseil d’administration est très conséquent en temps et en énergie, mais c’est tout à fait passionnant. Il se trouve que j’avais fait mon mémoire d’expertise-comptable sur l’évolution démographique des affiliés de la Cavec… j’étais ravie de retrouver et développer ce sujet en tant qu’administratrice, c’est une vraie passion pour moi, s’enthousiasme Nicole Calvinhac. Cela me permet également de suivre les évolutions de notre belle profession, poursuit-elle, et notamment sa féminisation croissante, dont je me réjouis : en tant que femme, je suis ravie de constater qu’aujourd’hui 35 % des experts-comptables sont des expertes-comptables, un chiffre qui ne cesse d’augmenter. »
« La fonction est pour moi très différente de ce que je peux faire dans mon activité quotidienne auprès des sociétés que je conseille dans mon cabinet, affirme pour sa part Florence Hauducœur. C’est une ouverture que j’apprécie tout particulièrement, cela me stimule intellectuellement et me change totalement de mon cadre d’intervention habituel. Cela me donne également le sentiment d’être utile pour notre profession. Par exemple, quand nous travaillons à l’adaptation du régime pour que le cumul emploi-retraite soit générateur de droits, nous savons qu’il s’agit d’une vraie attente des professionnels, nous participons à construire de réelles avancées sociales. »
Et des administrateurs experts-comptables et commissaires aux comptes, cela change-t-il quelque chose ? « Oh que oui ! répond sans hésitation Florence Hauducœur. Je peux vous assurer que lorsque vous réunissez 20 experts-comptables autour d’une table… vous avez tout intérêt à être solide sur chaque chiffre que vous présentez, les élus ne pardonnent aucune approximation en la matière ! ». Une des clés de la réussite de notre caisse ? Certainement J !
Élections 2025 : à vous de jouer !
S’impliquer dans la gouvernance de la Cavec, c’est donc bien plus qu’un rôle de représentation : c’est contribuer activement à la solidité du régime, à son adaptation aux évolutions de la profession et aux attentes des affiliés. En octobre 2025, vous serez appelés à élire vos représentants. Votre voix est précieuse. En votant, vous renforcez la légitimité d’un modèle autonome, transparent et piloté par ceux qui connaissent le mieux la profession : vous.
