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Frédéric Rogier, Président de la Cavec, dresse son bilan

Des fondations solides pour un régime d’avenir

Quels ont été pour vous les événements marquants des deux dernières années ?

Nous avons mené à bien un chantier complexe, à fort enjeu, avec la modification de nos statuts pour absorber deux impacts, le premier déclenché à notre initiative, le second subi : d’une part l’application à nos affiliés des dispositions les plus favorables de la dernière réforme des retraites, à savoir la surcote de 1,25 % par trimestre supplémentaire au-delà de l’âge du taux plein, la bonification de 10 % pour 3 enfants et plus, la création de droits en cas de cumul emploi-retraite; et d’autre part la réforme de l’assiette et du barème des cotisations sociales des non-salariés, décidée par le législateur, qui prendra effet au 1er janvier 2026 et touche au cœur du réacteur des retraites, à l’équilibre entre cotisations et prestations. Nous avons accompli un travail de dentelle actuarielle pour atténuer autant que possible les effets négatifs de cette réforme – qui remplace la déduction réelle des cotisations par un abattement forfaitaire de 26 % – tout en conservant la solidité de notre régime. L’équation était d’autant plus complexe à résoudre que les autorités de tutelle souhaitent une baisse accélérée de notre taux de rendement, allant au-delà de la correction justifiée par le vieillissement démographique. Nous avons donc dû rappeler que ce taux était le fruit d’un pilotage rigoureux, concerté,   prudentiel et fondé sur des paramètres objectifs. Au final, je crois que nous sommes parvenus à trouver le meilleur point d’équilibre entre intérêt des actifs, protection des retraités et pérennité du régime. Celui-ci reste et restera l’un des plus favorables, assurant un taux de 8,25 % à l’horizon 2027, contre 8,41 % en 2025 – soit la trajectoire que nous avions prévue. En d’autres termes, un affilié de la CAVEC «récupère» la totalité des cotisations versées, pendant sa carrière, en 12 ans de retraite.

Vous parvenez au terme de votre mandat. Quel bilan faites-vous de ce quinquennat ?

Ce fut une mandature peu épargnée par les crises de toutes natures, démarrée sous les auspices du système universel des retraites qui mettait en péril notre autonomie et notre pérennité, poursuivie avec une pandémie mondiale et des confinements à répétition, avant une flambée inflationniste et des soubresauts boursiers. Dans cet environnement instable, les élus et les équipes de la Cavec ont su réagir rapidement et efficacement, par exemple en débloquant des aides exceptionnelles pour les retraités et les actifs affectés par le Covid-19, et face à l’hyper-inflation en revalorisant les pensions avec vigueur :  + 6,14 % en 2024 et + 5,6 % en 2023. Autant de mesures permises par la situation très saine de notre régime, qui a constitué des réserves importantes – garantes de la retraite future des jeunes générations – et toujours gardé son cap au milieu des turbulences. Dans cette optique de long terme, nous avons enrichi notre communication, modernisé nos systèmes de gestion et de relation avec les affiliés, optimisé notre stratégie de placements grâce à de nouveaux outils et process – à l’exemple de la transparisation des fonds – enrichi un régime de prévoyance déjà très protecteur, noué des partenariats avec des acteurs attachés comme nous à la rigueur et à l’autonomie de gestion, comme l’Agirc-Arrco. Je suis heureux de laisser un régime aussi efficace et robuste que celui trouvé en arrivant, malgré une conjoncture pour le moins agitée.

Quels sont vos souhaits pour l’avenir de la CAVEC  ?

Mon souhait principal est que la CAVEC conserve sa spécificité, celle d’une caisse gérée par des professionnels pour des professionnels, au plus près de leurs carrières et de leurs attentes. Les velléités d’étatisation et d’uniformisation des régimes de retraite n’ont pas disparu, portant le risque d’un alignement vers le bas, d’une gestion anonyme et industrielle, beaucoup moins performante. Pour défendre et promouvoir notre modèle  «sur-mesure», je sais que nous pouvons faire confiance aux nouveaux membres du conseil d’administration !